Comprendre la douleur neuroplastique : les mécanismes et les solutions

par | Oct 20, 2023 | Santeinfini | 0 commentaires

Et si l’origine de vos douleurs était liée à votre cerveau ? Vous souffrez de maux chroniques, sans qu’il n’y ait vraiment de cause physique identifiée jusqu’à maintenant ? Il s’agit de la douleur neuroplastique. Ce phénomène, souvent méconnu, affecte beaucoup plus de personnes qu’il n’y paraît. Elle engendre une souffrance chronique qui peut considérablement altérer la qualité de vie.

Pourtant, vous devez la comprendre et en déterminer la source afin de trouver une prise en charge adéquate. Dans cet article, nous allons voir plus en détail ce qu’est la douleur neuroplastique, comment elle se manifeste, quels sont ses mécanismes et quelles sont les solutions dont vous disposez pour vous en détacher en mener une vie épanouie.

Qu’est-ce que la douleur neuroplastique ?

La douleur neuroplastique est un type de douleur chronique qui provient d’une mauvaise interprétation par le cerveau. En effet, ce dernier perçoit les situations normales comme étant un danger, une menace. Afin de mieux appréhender ce type de douleur, nous devons d’abord comprendre la neuroplasticité.

Qu’est-ce que la plasticité neuronale ?

La neuroplasticité décrit les mécanismes utilisés par le cerveau pour modifier, défaire, créer et organiser les réseaux de neurones à l’intérieur. Cet événement, également appelé plasticité neuronale, se produit principalement pendant la phase embryonnaire, mais dans de rares cas, il peut surgir pendant la vie d’adulte. En effet, lorsque vous souffrez de maladies ou que vous subissez des traumatismes, le cerveau devient malléable et se modifie.

En d’autres termes, la plasticité neuronale est la capacité du cerveau à se réorganiser et à s’adapter en réponse à des changements environnementaux, à un stimuli,ou à des expériences.

douleur neuroplastique cerveau

Comment définir la douleur neuroplastique ?

La douleur neuroplastique est une forme de douleur chronique qui se caractérise par des changements neurologiques anormaux dans le système nerveux central et périphérique. C’est en effet dû à une mauvaise interprétation des signaux que reçoit le cerveau. Cela conduit donc à une augmentation de la réactivité et de la sensibilité du système nerveux. C’est alors que ce dernier traduit les stimuli, même légers, par une agression extérieure, et provoque une douleur chronique. La douleur est pour ainsi dire, créée de toute pièce par le cerveau, sans qu’il n’y ait une cause physique localisée.

Contrairement à la douleur aiguë, qui est une réponse immédiate à un dommage des tissus, la douleur neuroplastique peut persister. Et ce, pendant plusieurs mois, voire des années, même si l’événement qui l’a provoqué est révolu. Cette sensation est alors décrite comme étant une douleur dysfonctionnelle, car elle n’est pas proportionnelle aux dommages initiaux. D’ailleurs, elle peut être exacerbée par des stimuli non douloureux.

Les mécanismes neuroplastiques de la douleur

L’étude de la douleur neuroplastique est devenue un champ de recherche complexe et reste en constante évolution. En effet, plusieurs mécanismes sous-jacents contribuent à cette douleur, dont : 

  • La sensibilisation centrale des neurones. Il s’agit d’un processus à travers lequel les neurones du système nerveux central (incluant le cerveau et la moelle épinière) deviennent hypersensibles face à des signaux de douleur. Ils réagissent donc de manière excessive face aux stimuli, ce qui peut provoquer des douleurs plus intenses et durables.
  • L’altération des synapses. Il s’agit de points de connexion entre les neurones. Elles jouent un rôle essentiel dans la transmission des signaux de douleur. Lorsque les neurotransmetteurs excitateurs se libèrent ou subissent des changements, les connexions entre les neurones sont modifiées.
  • Les changements dans les récepteurs de la douleur. Toujours dans le cadre de la réaction excessive, celle-ci peut être engendrée par des altérations au niveau des terminaisons nerveuses appelées récepteurs de la douleur nociceptifs. La réaction du corps face à des stimuli physiques ou psychiques peut déclencher une douleur intense.
  • La réorganisation cérébrale. La douleur neuroplastique, dans sa forme chronique peut entraîner des changements structurels et fonctionnels dans le cerveau lui-même. En effet, la région du cerveau responsable de la perception sensorielle, également appelée somatosensory cortex peut alors subir une réorganisation.

Ces modifications peuvent découler de diverses affections, traumatismes, ou de l’interaction complexe entre le corps et l’esprit. Cela veut dire que les mécanismes neuroplastiques de la douleur peuvent très bien survenir après un grand stress ou une situation émotionnelle intense.

Comment se manifeste la douleur neuroplastique et quels sont ses symptômes ?

La douleur neuroplastique se manifeste de différentes manières en fonction de chaque personne. C’est également le cas pour les symptômes qui permettent de l’identifier.

douleur neuroplastique

Les manifestations de la douleur neuroplastique

Selon les individus, la douleur provoqué par la plasticité neuronale peut se manifester à travers : 

  • L’hypersensibilité cutanée. Les personnes atteintes peuvent être hypersensibles au toucher, même léger, au froid ou à la chaleur sur la peau. Il s’agit principalement de stimuli non douloureux qui peuvent devenir excessivement pénibles.
  • L’allodynie. Cette forme décrit les perceptions douloureuses en réponse à un événement qui n’est pas du tout censé être douloureux. Cela peut par exemple être le frottement léger d’un vêtement ou même le contact avec un objet doux.
  • L’hyperalgésie. Cette fois, il peut y avoir une petite forme de douleur, mais elle est amplifiée. Les sensations qui en découlent sont beaucoup plus intenses que ce à quoi on pourrait normalement s’attendre.
  • La douleur chronique. Il s’agit de la forme qui nous intéresse le plus. Elle est souvent caractérisée par sa persistance sur le long terme. Ce qui peut durer des mois, voire des années. Il existe de nombreuses douleurs chroniques dont les douleurs dans le bas du dos, les céphalées de tension, la fibromyalgie.

Les symptômes de la douleur neuroplastique

Tout comme la manière dont elle se manifeste, la douleur neuroplastique peut avoir différents symptômes. Un spécialiste ou un professionnel de la santé peut vous diagnostiquer une plasticité neuronale associée à une douleur lorsque : 

  • Vous souffrez d’une douleur prolongée. Les sensations de mal-être persistent, même après la période normale de guérison (au-delà de 3 mois).
  • Vous avez des symptômes d’intensité variable au cours du temps c’est-à-dire que la douleur est plus ou moins intense.
  • La douleur varie en localisation au cours du temps, elle n’est pas présente au même endroit en permanence.
  • Vous êtes atteint de fatigue chronique. Comme vous ressentez une douleur chronique, cela peut engendrer une fatigue excessive. Dans tous les cas, cette situation peut avoir un impact sur votre bien-être général et votre énergie.
  • Vous subissez des problèmes de sommeil. C’est dû à des douleurs constantes qui provoquent des difficultés d’endormissement, des réveils fréquents ou un sommeil léger.
  • Vous êtes sujet à des altérations émotionnelles. Lorsque la douleur chronique s’installe, elle peut affecter votre état émotionnel et provoquer de l’anxiété, de la dépression, de la frustration et du désespoir.

La variabilité des symptômes relatifs à la douleur neuroplastique fait parfois qu’elle est assez difficile à cerner. Raison pour laquelle un diagnostic peut prendre du temps. Vous pouvez réserver votre appel diagnostic gratuit de 30 min pour que l’on puisse parler de ce que vous ressentez et comment pouvez-vous vous en défaire.

douleur neuroplastique mal de tête

Comment diagnostiquer la douleur liée à la plasticité neuronale ?

Par sa définition, la douleur neuroplastique est donc une douleur non causée par une blessure ou qui ne présente pas de source physique sous-jacente. Afin d’évaluer si ce que vous ressentez est lié à la plasticité de votre cerveau, le médecin ou le professionnel de santé doit donc exclure toute cause médicale ou structurelle.

Cette étape se fait à travers divers examens médicaux comme les tests d’imagerie (IRM, radiographies, CT-scan, etc.), les tests neuropsychologiques (électromyographie), les tests de sensibilité ou un diagnostic différentiel.

Bien évidemment, le médecin se base principalement sur l’historique médical de la personne concernée. Ces méthodes de diagnostic permettent de déterminer si un événement spécifique pourrait être à l’origine de la douleur chronique.

Le diagnostic de la douleur neuroplastique doit alors être précis. C’est une première étape cruciale vers une gestion efficace de cette forme de douleur chronique. Une fois les causes déterminées, le professionnel de santé peut élaborer un plan de traitement personnel pour aider le patient à mieux gérer et réduire la douleur.

Quels traitements envisager pour soulager la douleur neuroplastique ?

Une situation surprenante d’un ouvrier du bâtiment à Leicester, en Angleterre a permis de déterminer la relation flagrante du cerveau et de la perception de la douleur. Lorsqu’il s’est présenté aux urgences, l’homme de 29 ans suppliait de douleur et le moindre mouvement au niveau de son pied était douloureux. Un clou de 15 cm s’était implanté dans sa chaussure, au niveau des orteils. 

Lorsqu’il a pris des médicaments, le clou lui a ensuite été arraché par le bas. Mais une fois que sa chaussure de sécurité a été retirée, la guérison était miraculeuse. En effet, aucun de ses orteils n’a été touché puisque le clou s’était enfoncé entre son gros orteil et son hallux. La douleur a donc été inventée par son cerveau de toute pièce par peur du danger.

Cela prouve que notre cerveau a la capacité de se déformer et se reformer en fonction des événements. La reprogrammation du cerveau peut alors faire partie des approches de traitement de la douleur neuroplastique.

Cela peut se travailler avec l’aide d’un coach ou d’un thérapeute. Les techniques utilisées comme la méditation, la thérapie de retraitement de la douleur, le développement personnel et spirituel, la détente, le massage, la sophrologie, la thérapie cognitivo-comportementale, et bien d’autres approches naturelles.

Dans tous les cas, une aide professionnelle pour la douleur neuroplastique est toujours nécessaire pour s’en défaire. Le coach vous donnera des conseils pour mieux vivre avec la douleur afin d’améliorer votre qualité de vie.

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